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Extraits :

Formations et thérapies manuelles, création du MPO

[...] Au fur et à mesure que mes années de pratique s'écoulaient, enrichies de stages et de formations, un trouble prenait racine en moi et rien de ce que j'apprenais ne l'apaisait. Une question me taraudait. Pourquoi les résultats des rééducations, quelles qu'elles fussent, ne perduraient pas ou ne se stabilisaient pas ?

 

[...] Je travaille dans un premier temps sur l'architecture osseuse du corps avec pour clef de voûte l'équilibre parfait du bassin, puis dans un second temps, lorsque l’équilibre est posé, je travaille sur la libération de la matière osseuse, véritable mémoire de tous les événements physiques et émotionnels enregistrés dans le corps. Ces deux axes sont interactifs, interdépendants et agissent en transversale pour installer dans la durée l'équilibre retrouvé du corps.

Depuis que j'oriente mon approche thérapeutique sur ces concepts et que je l'affine au quotidien, j'observe une optimisation et une pérennité des résultats ainsi qu'une diminution du nombre de consultations nécessaires à chacun de mes patients.

Explication :

Le tissu osseux est le tissu le plus dense du corps humain. Comme matériau, il en constitue le cadre ou la charpente. Chaque élément de cette structure osseuse est relié par des muscles et des ligaments qui, comme les haubans d'un navire, sont interdépendants. Les tensions de ces derniers fixeront le mauvais positionnement des os dans l'espace et réciproquement.

Comme tissu vivant, l'os est capable de modifier sa densité. La somme des micro-traumatismes ajoutée à celle des traumatismes plus importants vont en effet conduire la texture osseuse vers une plus grande dureté, comme s'il s’agissait d’une contraction de matière. Le MPO va permettre la libération des tensions de l'os grâce à des points émergents et saillants du corps : les os du bassin, des vertèbres et des membres. Cette libération débute toujours par un rééquilibrage du bassin au niveau des articulations sacro-iliaques ; puis, lors des séances suivantes, il s’agira de consolider ce bassin et de gravir les étages successifs jusqu'au crâne. C'est en réalité une méthode « sacro-iliaco-craniale".

De fait, "l'énergie gardée", comme disent les Chinois, maintenant libérée, va permettre aux structures osseuses de se repositionner idéalement comme elles l’avaient été un jour ou comme elles avaient dû l’être à la naissance. La pérennité de l’équilibre importe également car si un bassin déséquilibré a détruit le corps pendant des années, c'est son maintien, à nouveau parfait, qui va permettre, sur une période finie, de le reconstruire. Cette technique est simple, efficace, « non manipulative » et sans risque pour le patient.

Dans nos formations de kinésithérapeutes, il serait peut-être juste d'enseigner ce concept de repositionnement du bassin en préambule à toute rééducation du dos que se soit dans l'objectif de le rebâtir, de le consolider ou encore de l'entretenir.

 

[...] Après une interrogation du patient sur d'éventuelles fractures survenues dans le passé, ou autres blessures, chaque lecture du dos s’effectuera debout, dans un premier temps puis assis ; l'intensité de la bascule demeurant constante dans les deux positions. Les lignes de tête et des épaules s'adapteront à cette inclinaison du bassin en s'infléchissant du côté opposé ou  parallèlement à celle-ci. Les deux derniers schémas montrent une possibilité d'avoir une ligne de tête horizontale avec deux lignes de bassin et d'épaules inversées. Les différents étages observés (lombaires, dorsaux, cervicaux) accompagnés ou non de pathologies nerveuses, sciatiques ou crurales seront comme les tiroirs de cette fameuse commode qui aurait perdu deux pieds d'un côté. Le bois finit par jouer, les tiroirs se déforment et la commode est inutilisable.

Nos tissus sont constitués d'os, de ligaments, d'aponévroses, de muscles. Ils sont vivants et notre corps est mouvant. Certaines charnières se grippent, grincent, certains tiroirs se bloquent ou travaillent avec difficulté et jouent de telle sorte qu'une usure s'installe. Mais pour nous, rien n'est irréversible, jusqu'à un certain point et même un certain âge. Le mal de dos n'est pas une maladie. Il est réversible et les exemples qui vont être décrits, ainsi que les témoignages apportés en donneront la preuve.

Un patient, ancien danseur classique professionnel, me disait à la fin de sa première séance : "C'est étrange ! Je retrouve les sensations du petit rat que j'étais". Cette phrase résume exactement ce que je tente d'obtenir pour chacun. Retrouver les appuis, si ce n'est les sensations d'appui et d'équilibre de son enfance ; pour d'autres, les vivre peut-être pour la première fois. Tous n'auront pas la faculté de ressentir également et de manière aussi affinée dans leur corps ce qu'a pu vivre ce danseur, mais pour ce qui concerne les compensations et les douleurs, le résultat sera tout aussi positif et bénéfique.

 

[...] Les observations, durant ces 25 années de consultations, me permettent d'affirmer que 100% des individus ayant mal au dos et consultant pour la première fois ont un bassin déséquilibré, qu'il s’agissent d’enfants, d’adultes ou de vieillards.

Nombreux sont les enfants qui passés les 10 ans ont déjà consulté pour des maux de dos, mais beaucoup plus nombreux encore sont les adolescents souffrant de ce problème, et légions sont les adultes.

Cela signifie qu’en règle générale, la bascule du bassin s’opère dans l’adolescence, période de notre croissance la plus perturbée, pendant laquelle notre corps, surtout au niveau des membres, grandit en alternance du coté droit puis du coté gauche. En outre, les programmes sportifs dévolus à cet âge, censés muscler le corps, le dos et le cœur, sont paradoxalement sources d'interférences. Sans compter, qu'inévitablement nous chahutons, dansons, tombons, à ski, de cheval, au rugby. Même les sports moins violents génèrent des micros-traumatismes. À vingt ans, le corps a donc déjà intégré nombre de compensations dans ses appuis lors de la marche, de la course ou lors de sauts. Programmée, mais avec un programme erroné, la croissance s’effectue donc sur des bases faussées par une inclinaison et/ou une torsion du bassin.

Dès lors, rééquilibrer le bassin et libérer la mémoire de l'os offrent une vraie valeur ajoutée à cette approche thérapeutique car sa technique permet au corps dans son architecture osseuse, d'avoir la possibilité de retrouver à l'âge adulte l'élasticité perdue de son enfance. Cette élasticité, ajoutée à la solidité inhérente de l'adulte, va lui permettre d'appréhender les futurs traumatismes comme il les vivait dans l'enfance. Par ailleurs, et nous en avons constaté l’importance dans les chapitres précédents, ce juste repositionnement de la structure osseuse, et donc de la charpente du corps, va permettre une circulation libre et fluide de l'énergie.

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